Vivre, vraiment.
Alice je ne la connaissais que vaguement, d’assez loin. Enfin je dis « connaître », mais ce n’est pas vraiment le terme. J’avais découvert son blog La fabrique de Lilikus il y a quelques années, j’y passais de temps en temps. Sur Instagram, aussi. On a souvent l’impression de « connaître » une personne, à force de la côtoyer de près ou de loin sur les réseaux sociaux. Bref, dans ma tête, Alice était un visage familier. Alors, lorsque j’ai appris la nouvelle de sa maladie, ça m’a fait tout drôle.
On lit souvent des témoignages de personnes confrontées à la mort, à la maladie ou bien à un événement traumatisant, qui prennent soudain conscience que la vie n’est pas éternelle, que c’est une bougie dont la petite flamme vacille au moindre souffle de vent. Des personnes qui se sont rendues compte que la vie qu’elles menaient jusque-là ne leur convenait pas vraiment et n’était qu’un leurre, qu’elles s’étaient contentées de vivre jusqu’ici en pilotage automatique. La vie d’un autre. Mais pas la sienne.
Lorsque j’ai appris cette nouvelle, donc, j’ai eu comme un électrochoc. Je me suis demandé si, moi aussi, je ne vivais pas la vie d’une autre. J’en avais lu beaucoup de ces témoignages, sans m’en sentir touchée outre mesure. je me disais que ces événements étaient trop éloignés de moi, de ma vie, et que je n’aurais jamais à vivre ça. C’est souvent ce qu’on pense je crois : « Ça n’arrive qu’aux autres. » Je n’avais jamais pris conscience, dans ma tête et dans mon corps, de la fragilité de la vie. Or, le fait que cette chose arrive à une jeune femme que j’avais l’impression de connaître, à semblé soudain encore plus réel que ces événements que j’avais suivis de loin, au détour d’un article sur le vaste monde qu’est internet.
J’ai pris conscience que non, « ça » n’arrive pas qu’aux autres, et bizarrement ça m’a donné des ailes pour prendre plus au sérieux ce que je souhaitais réellement devenir. Soudain j’ai pensé : « Et si ça m’arrivait, à moi ? Si je devais mourir demain (désolée Alice. Je sais que toi tu vas t’en sortir ♥), regretterais-je mes choix ? ». Je sais déjà depuis quelques années que le métier auquel me destinent mes études ne me convient pas, et ce n’est plus un secret pour personne (sauf bien évidemment, hum, mon maître de stage). Je me force jusqu’au diplôme, mais le cœur n’y est pas (encore quelques mois…). Pourtant ce jour-là, j’ai enfin compris qu’il fallait s’écouter, soi, et personne d’autre.
Et vivre, vraiment.
J’ai écrit cet article à chaud, sans presque me relire. Moi qui avais du mal à revenir sur le blog et même à écrire tout court, j’ai ressenti le besoin pressant de venir ici écrire ces mots, comme une digue qui cédait. J’espère qu’il n’y aura pas trop de fautes…
23 mars 2018 @ 13 h 03 min
Salut,
en écoutant certains patients, c’est ce que je me dis… puis une fois sortie du boulot, la vie reprend le dessus (ou la routine) et ses questions existentielles passe en arrière fond. Pour vivre, je crois qu’il est important de garder un minimum de déni quant à notre mort certaine. Garder l’illusion que cela nous arrivera pas… Tout en gardant en tête d’apprécier les bons moments au maximum. Sans culpabiliser si on y parvient pas toujours. Savourer ! Tout est une question d’équilibre à mon sens… 😉
A bientôt,
Line
https://la-parenthese-psy.com/
25 mars 2018 @ 18 h 11 min
Oui, je comprends ce que tu veux dire.
Il est clair que l’on ne pourrait pas vivre normalement si on avait conscience à chaque instant que la mort plane au dessus de notre tête… Tu as raison, tout est question d’équilibre. Savourer le meilleur, occulter le reste pour un temps 🙂
Pour autant, je pense qu’il faut prendre ces événements comme de petites piqûres de rappel.
Merci de ton passage Line !
25 mars 2018 @ 18 h 06 min
On s’en fout des fautes 😉 ce qui compte, c’est l’intention ;).
Touchant ce billet…
L’année dernière, ma cousine, la personne la plus proche de moi, a eu un cancer. J’écris a eu, mais elle est encore malade. Pour moi, ce diagnostic a été un grand bond dans le réel.
J’ai eu des questionnements proches des tiens.
Pour autant, je rejoins Line. J’ai replongé dans mon quotidien. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à elle, sans que je fasse le lien avec ce qu’elle peut me dire. Mais je suis dans la vie, la mienne.
Pour ce qui est de tes choix d’avenir professionnel, je ne peux que te conseiller de les prendre à bras le corps 😉
Des pensées
25 mars 2018 @ 18 h 15 min
Merci Cloudy ♥
C’est vrai, la vie (notre vie) reprend toujours le dessus. C’est qu’elle est forte cette bougresse 😉
Je vois ce que tu veux dire quand tu dis que tu es dans ta vie. C’est pareil pour moi, la plupart du temps. On ne fait pas vraiment le lien avec nous. Mais là, je ne sais pas, j’ai peut-être (sur)réagi…
Courage à ta cousine
28 mars 2018 @ 18 h 07 min
Hello ma belle ♥
Très touchants tes petits mots comme d’habitude ♥
J’ai eu également une grosse remise en question ce mois. Pas de proches malades, j’ai de la chance, juste cette question « et si je me réveille dans 10 ans, est ce que je serais heureuse ? ». Et la réponse était pas forcément positive. Alors, je me suis prise en main. J’ai fait du changement. Tout n’était pas évident et tout ne l’est pas encore mais petit à petit je mets plus de belles choses dans ma vie, et j’essaie de lui donner les formes et les couleurs dont j’ai vraiment envie et c’est ça le plus important, même si ce n’est que des petits pas !
Je te souhaite de te trouver et de t’épanouir, finalement c’est le plus important ♥
3 avril 2018 @ 17 h 50 min
Merci pour ton mot Plouf, ça me fait tellement plaisir ! C’est vrai, la vie nécessite souvent de petits ajustements de temps en temps, histoire de remettre les pendules à l’heure 😉
J’aime ta formulation de lui donner les formes et les couleurs dont on a envie, comme si l’on était un artiste peignant la toile de sa vie avec soin. Ça appelle a être vraiment acteur, et puis c’est poétique.
Je te souhaite la même chose ♥
30 mars 2018 @ 11 h 25 min
Tout est parfaitement dit ! Merci !
3 avril 2018 @ 17 h 47 min
Merci à toi d’être passée Camille !
17 avril 2018 @ 18 h 39 min
Chère Marine, j’ignorais que tu avais été si touchée par ma maladie. J’ignorais également que tu avais écrit un article en rapport avec le déclic que cela a suscité en toi. En effet, un accident, une maladie n’arrive pas qu’aux autres… il faut profiter de chaque jour et surtout faire ses propres choix pour soi, et non pour les autres. Cette maladie n’arrive pas par hasard dans ma vie et je me livre à travers mon blog justement pour parler de ce que je ressens sans détours par rapport à tout ça. Je vis un sacré tsunami à plein de niveaux, ce n’est pas évident à gérer tous les jours mais j’essaie de garder le moral 🙂
Je t’embrasse <3
24 avril 2018 @ 18 h 28 min
Merci pour de ton passage ici Alice et pour ton petit mot ♥
Je t’embrasse aussi